L’industrie bioalimentaire est très vaste, elle comprend la production agricole, la pêche et l’aquaculture, la transformation alimentaire industrielle et artisanale, la distribution aux détails et au gros ainsi que la restauration.
Toutefois, lorsqu’on parle de produits du terroir, le champ se rétrécit considérablement : on parle avant tout des produits dont les racines puisent dans la tradition du territoire régional. Quels produits avons-nous sur la Côte-Nord et qui étaient utilisés par les populations locales il y a 50, 100 ou 200 ans? Les produits marins, des petits fruits sauvages et certaines cultures maraichères nous viennent rapidement à l’esprit, mais une part importante du patrimoine culinaire de la région est constitué de gibiers : l’orignal, le caribou, le cerf de Virginie, le lièvre, les canards et la perdrix, mais aussi le castor, le phoque et plusieurs autres!
Bien entendu, les normes de commercialisation et de mise en marché rendent difficile l’accès à ces gibiers pour ceux qui ne sont pas adeptes de chasse ou de trappage. On pourrait ainsi considérer les pourvoiries et les ZECS, comme une industrie connexe au bioalimentaire qui facilite l’accès aux ressources fauniques.
En effet, y a-t-il une viande plus « bio » que celle qui provient d’un animal qui s’est alimenté toute sa vie de plantes sauvages dépourvues de toutes traces de pesticides et de fertilisants? Et qui a grandi dans son environnement naturel? C’est là, un aliment aux qualités exceptionnelles qui valent la peine d’être soulignées.
Bien sûr, chaque famille a sa recette de gibier. Des classiques qui étaient souvent servis en des occasions spéciales : la recette Noël des moyacs de grand-maman Vigneault, l’orignal pour les mariages, etc. On peut aujourd’hui revisiter nos recettes : un confit de lièvre ou des saucisses de caribou peut-être… Pourquoi pas? Il y a place à l’innovation et à la créativité!
Le terroir nord-côtier évolue depuis des siècles au gré des populations qui ont habité le territoire et des ressources qu’on y trouve. À vous d’y contribuer!
Marc Normand, directeur général
Table bioalimentaire