À la fin janvier de chaque an se tient à Québec le congrès de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP). Cette année, nous avons pu assister à des conférences qui prônaient le partenariat pour l’avenir de l’industrie de la pêche. Un exemple qui a été évoqué lors d’un dîner-conférence : la création du consortium de Gaspé Cured qui a permis l’association d’entreprises, autant à la vente des produits qu’à l’achat de la matière première lors du moratoire sur les poissons de fonds depuis 1993. Les entreprises ont pu, à partir de ce moment, briser leur isolement, devenir partenaires au lieu de concurrents, réduire les frais lors des ventes, avoir un plus grand poids sur le marché, établir une saine compétition entre eux…

 

Il va sans dire qu’à l’avenir, pour que les entreprises se développent, il faudra qu’elles aient une vision plus large, qu’elles s’entraident dans les dossiers communs, qu’elles fassent de l’innovation ouverte et qu’elles n’aient pas peur de travailler ensemble. Déjà, sur la Côte-Nord, nous avons eu des exemples qui démontrent bien cette pensée d’entreprise. Par exemple, l’image de marque PURMER qui regroupe trois entreprises de transformation : Pêcheries Manicouagan, Crabier du Nord et UMEK. Elles ont pu ainsi développer des produits sous une même image, ce qui facilite la commercialisation, entre autres. Les produits sont disponibles chez Pêcheries Manicouagan.

 

Dans les projets en cours sur la Côte-Nord, le travail d’équipe entre plusieurs compagnies permettra la naissance de la marque autochtone KESHKEN. En effet, pour qu’un produit marin puisse recevoir cette étampe, il faut qu’au moins deux des trois étapes de la commercialisation, c’est-à-dire la pêche, la transformation et la mise en marché, soient membres des Premières Nations. Ce produit aura également une étiquette munie d’un numéro qui permettra aux consommateurs de retracer son parcours complet, depuis de navire jusqu’à son assiette. Pour plus de détails, visitez le www.keshken.com.

 

Plusieurs autres exemples pourraient être évoqués ici, pensons seulement la mise en place du Forum bioalimentaire de la Côte-Nord qui allie les entreprises de la terre et de la mer, au camp Shipek mak Shipu qui a permis aux jeunes des communautés autochtones nord-côtières de connaître les différents métiers de la mer et préparer ainsi une relève à nos entreprises, etc.

 

En souhaitant que de plus en plus de projets prennent le virage de l’innovation ouverte et de l’entraide. Projets qui cadrent parfaitement dans la vision des créneaux d’excellence.

 

Virginie Provost
Directrice RSTM Côte-Nord